Varkala -- De nos envoyes speciaux Max & Charlie.
Inutile de chercher plus loin le paradis du Ciel. Il existe sur la Terre, la preuve, nous y sommes. O, freres de lumiere, abandonnez la votre fardeau et venez a nous pour demeurer en paix.
Le sejour a Pondicherry fut comme une perle dans son huitre. Il faut s'armer de patience et de dexterite pour l'en extraire. Mais comme le resultat est doux a contempler ! Bruno ne s'y est pas trompe, qui voulait rester dans la place pour une semaine, ou une vie. Pondi est l'ecrin de francitude dans une inde completement dejantee. On decouvre au hasard des rues les traces d'un passe glorieux. Dupleix, par exemple, n'est pas seulement une station de metro. C'etait aussi un marquis qui donna a ce modeste comptoir, siege de la Compagnie des indes orientales, son cachet pittoresque. De 1654 a 1954, nos compatriotes ont erige de belles maisons coloniales, soutenues par des colonnades encadrant des espaces ouverts sur le ciel bleu, a l'abri du regard des passants.
On deguste dans les troquets une boisson faite de champignons fermentes appelee "Kombuchoa". La texture de ce breuvage se rapproche du the glace et semble avoir des vertus medicinales innombrables. Quelques gorgees ont suffi a nous remettre d'aplomb, apres nos plantureux diners "a l'occidentale". Le soir, on a dormi dans une chambre d'hote style premier empire, avec une moustiquaire gigantesque qui redescendait comme un baldaquin, et un mobilier d'epoque (tres sympa, l'armoire en chene massif, surplombee d'un aigle a double tete).
Une petite excursion a Auroville pour aller a la rencontre de cette cite ideale universelle, concue par une francaise en 1968 qui se faisait appeler "la Mere". Lieu d'experimentation social, technique et spirituel. Nous avons beaucoup aime la grosse balle de golf aux dimensions astronomiques qui ressemble a une soucoupe volante. N'empeche, quoi qu'on en dise, c'est quand meme un endroit paisible, qui constraste avec la pollution ambiante (visuelle, sonore, olfactive).
(Et on y trouve de belles fringues et des salades de crudites)
Separation des 6 (Bruno, Alex, Maud, Delph, et nous deux) le lendemain. Madurai est le plus ancien, le plus grandiose des sanctuaires d'Afrique du Sud, euh, pardon, d'Inde du Sud. On visite au pas de charge de 7h a 9h30 du mat, pieds nus, et a la fraiche. Nous partageons un guide francophone avec un couple de Gaulois. Je vous epargne les commentaires sur l'art dravidien et l'influence aryenne a partir du XVe siecle avant JC. On vous fera un topo plus precis au retour si ca vous interesse... Depart rapide pour Kanyakumari, a la pointe du sous-continent. Grosse panique a la station de bus : tu demandes a 15 chauffeurs differents, ils te disent de prendre 15 bus differents, avec des durees de trajet variant de 4 a 7 heures pour des prix tout aussi dissemblables...
Enfin, nous arrivons au cap Comorin a la nuit tombee, ayant seulement apercu le coucher de soleil a travers les vitres crasseuses du bus, sans doute sorti de l'usine dans les annees 1950. L'hotel est un peu miteux (avec de delicieuses bestioles a papattes dans le lavabo et l'eau qui fuit). Mais il a vue directe sur l'Eglise Saint Mary et le village de pecheurs et, naturellement, la plage. Reveil a 5h30 pour ne surtout pas louper le lever du soleil, qui finalement se dissimule derriere les nuages... Serait-on venu pour rien ? Oh que non, pardi ! Nous nous aventurons dans les ruelles etroites, entre les cabanons, les modestes bicoques colorees et les freles embarcaderes, ou les femmes passent la journee accroupies a converser avec leurs voisines, a l'ombre d'un soleil de plomb, tandis que leurs maris rapiecent des filets sur les quais ou, sur les etals de branchages, brillent les ecailles de leur butin de peche.
Une petite escapade au large sur un gros caillou surmonte d'un temple dedie a la meditation. Nous voila sis aux confins de l'Asie du Sud, face a l'antarctique, la ou se rejoignent mer d'Oman, ocean Indien et golfe du Bengale. C'est en cet endroit symbolique qu'auraient ete dispersees aux quatre vents les cendres du Mahatma Gandhi.
Nous regagnons rapidement la station de bus, non sans croiser encore une paire de francais (toujours facilement identifiables avec leurs sacs Quechua et leurs gourdes Grand Tetras). Nous faisons la connaissance d'un jeune couple en voyage de noces, avec qui nous faisons route vers Varkala (130, 6h30 de route, 3 changements...), un village accroche sur la falaise. Un bungalow de bambous attend sagement les aventuriers que nous sommes pour un repos bien merite. Nous explorons les environs en quete d'une bonne pitance pour nous rassasier. Nos espoirs ne seront pas decus avec ce succulent filet d'espadon grille, a la sauce tandoori, accompagne de biere fraiche et de frites maison, le tout servi sur un petit ponton de bois perche a pic de 40 metres au dessus des vagues. Comme un parfum d'eden. La brise nous fouette le visage. Une belotte a la chandelle apres diner. Que demande le peuple ?
Charlie
(ps: desole pour les photos, cet ordi n'a pas de prise pour carte memoire... next time !)
mercredi 6 août 2008
La paillotte "Chez Francis"
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